Si l’intelligence était inscrite dans nos gènes, alors la fulgurante croissance de la population mondiale aurait dû nous livrer un nombre exponentiel de Beethoven. Si Internet nous rendait plus intelligents, alors que la totalité de la connaissance humaine tient dans la paume de la main, nous devrions tomber plus régulièrement sur des Einstein au Costco. Et si l’accès universel à l’éducation favorisaient une meilleure conscience du monde, pourquoi ne croisez-nous pas plus de Marx près de l’étale à brocoli?
Les génies ne mangent pas de Tide Pods
Si vous avez remarqué une diminution du nombre de génies disponibles depuis le retour au bureau en présentiel, vous n’avez pas la berlue.
Selon Serge Larrivée, professeur en psychoéducation, au XXe siècle, le QI moyen a augmenté de 3 à 5 points par décennie. Or, depuis 1990, on voit l’effet inverse. Le quantité de vidéos de car surfing, du Tide Pod challenge et de complotistes sur YouTube semble corroborer cette affirmation.
Le graphique suivant montre le nombre de personnalités considérées comme des génies de leur époque, dans les domaines scientifiques et artistiques. Malgré l’absence de données après 1950, comme la bourse en mars 2020, la tendance est à la dégringolade.
La fin du tutorat et de l’aristocratie
Mais où sont passés nos génies? Selon l’analyse d’Eric Hoel, le système d’éducation est en cause. Avant que Charlemagne n’invente l’école pour tous, les aristocrates avaient recours à des tuteurs pour instruire leurs enfants. Ceux-ci ne fréquentaient pas les établissements d'enseignement avant l’âge de 10 voire 16 ans. Rappelez-vous la scolarisation d’Élisabeth II dans The Crown!
Ces tuteurs et tutrices, érudits et cultivés, partageaient leur savoir avec rigeur et passion. À leur contact quotidien, les jeunes pupilles non seulement accédaient à la connaissance, mais tissaient des liens étroits qui permettaient d’aller bien au-delà de la transmission. Cette relation maître-élève favorisait le développement de compétences de haut niveau comme l’analyse, l’esprit critique ou la créativité. La fin du tutorat aristocratique aurait sonné le glas de cette époque faste de production de génies humains.
La conférence de Solvay
Jamais plus on ne verra une rencontre comme la conférence de Solvay de 1927 où Rutherford contait des blagues de neutron à Curie, où Schrödinger et Planck partageaient leur passion pour les chats et où Einstein, Henriot et Pauli jouaient à celui qui terminera le premier son sudoku de La Presse du samedi .
Évidemment tout cela tient sur une définition assez étroite de l’intelligence. Et il n’y a pas de solution à la disparition du tutorat aristocratique. On manque déjà d’enseignants en classe, dans un ratio 1 pour 30… On a choisi l’accès universel à l’éducation. Ce faisant, nous avons redistribué les points de QI à toute la population. Mais s’il y a une leçon à tirer, c’est l’importance de la relation maître-élève dans l’apprentissage et l'inspiration de passions qui elles, mènent souvent au génie, même les plus subtils.
T’as manqué ça?
La ludification du journalisme. Si ça marche en milieu de travail, pourquoi pas avec l’information?
Le bien-être passe par le progrès. Une définition intéressante du progrès, n’en déplaise à Anne Casabonne.
39 % des employés se masturbe au travail. Cette entreprise installe des cabines de masturbation pour ses employés. C’est pour ça les lingettes au bureau? Je croyais que c’était pour la COVID!
Parce que la discussion n’est pas terminée :
Pour faire suite à cette chronique. Est-ce qu’on fait plus de fautes qu’avant? Question d’âge et de COVID, semble-t-il.
Pour faire suite à cette chronique. Le marché immobilier également en ébullition dans le métavers.
https://plus.lapresse.ca/screens/8d66a27d-dcd0-4af1-b107-17477e103906__7C___0.html