Bonjour,
Comme le temps file. Aujourd’hui, mes petits amours ont la vingtaine. La paternité, ça change une vie! Je vous propose ici un texte beaucoup plus intime que les précédents et assurément moins second degré. Bonne lecture! Et laissez-moi des commentaires!
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Ma paternité
La vie a mis deux enfants sur ma route. Chance, destin ou fruits d’une décision inconsciente, ces petits sacripants ont transformé mon existence et ma façon de voir le monde. Je ne parle pas ici de changer les draps en pleine nuit, de l’adolescence ou des épisodes de terreur nocturne. Dès leur arrivée, ils ont semé ou réveillé en moi quelque chose aussi puissant qu’inconnu, aussi singulier que transcendant. Mais la paternité, c’est quoi en fait?
On parle souvent de la paternité comme du rôle joué par le géniteur, celui qui va au cours de natation le dimanche matin, celui qui doit avertir le p’tit voisin qui lancent des roches où qui passe la nuit à l’urgence pour un népisode de faux croupe.
Mais dans son sens le plus pur, la paternité est infiniment plus complexe. Est-ce biologique? Psychologique? Animique?
Loin de moi l’intention de comparer ma paternité avec la vôtre pas plus que je veux mettre en opposition la maternité et la paternité. J’essaie simplement de décrire la mienne, celle qui m’appartient et m’anime depuis plus de 3125 dodos.
Si vous cherchez sur le Web une description de la paternité, vous serez déçues et déçus. Les soixante premiers titres (et j’ai arrêté là) font référence au congé de paternité, aux tests de paternité et à la reconnaissance légale de la paternité. Rien sur le lien entre un père et son enfant qui se fait sentir dès le jour où on a tenu ce petit être dans ses bras. C’est effectivement un concept assez difficile à décrire. Faute de littérature sur le sujet, je me lance.
On pourrait décrire la paternité comme un sentiment de grande fierté qui se manifeste lors des premiers pas, de la remise de diplôme ou d’une victoire en finale d'une saison de soccer U10. Elle se déguise en profonde douleur après un accident de vélo, un échec scolaire ou une première peine d’amour. Elle laisse place à un déchirement sans nom lorsque la maladie ou la mort s’attaque à ce qu'on a de plus précieux. Je ne suis heureusement jamais passé par là.
Entre ces trois extrêmes, la paternité s’exprime de manière plus subtile. C’est comme se sentir en contact permanent avec quelqu’un, comme une présence, intangible. On s’inquiète aussi pour l’avenir de ses rejetons et on se demande ce qu’ils font, s’ils sont heureux. Ça occupe une case dans notre esprit. En plus, au risque de paraître ésotérique, j’ai parfois la forte impression de savoir exactement comment mes enfants se sentent dans un contexte précis. Comme si je les avais sculptés. Appelez-moi Geppetto! Et ces sentiments ne s’expriment pas seulement à la vue de ma progéniture. Comme une montée de lait, ils peuvent être induits à la vue d’autres enfants..
Une scène père-fils dans un film. La nouvelle d’un enfant noyé dans la piscine familiale. Une pub de yogourt, un père et son fils au petit-déjeuner. Un papa montrant à sa fille à faire du vélo dans le parc. Un collègue racontant le combat de son p'tit loup contre le cancer.
Tout me donne le frisson, tout me tire les larmes. Je n’ai jamais autant pleuré que depuis que je suis père.
Je ressens les joies et les peines de mes compères. Comme dans la série Sense 8, où des inconnus sont intimement liés par quelque chose extrêmement puissant. Au point où chacun éprouve tout ce que les autres vivent. Ça cogne fort la paternité.
Il m’arrive parfois de penser à l’homme que j’aurais été sans mes enfants. De quelle manière m’ont-ils transformé? Difficile à savoir, mais je demeure convaincu que la paternité a fait de moi un meilleur humain. Je songe aussi à ces pères qui ont perdu un enfant et à ceux qui en ont eu cinq. À ceux qui le sont devenus alors que leurs partenaires de golf sont papis. À ceux qui habitent en Amazonie, à Tokyo, à New York, au Congo ou en Ukraine. Aux beaux-pères. Et à ceux qui ont coupé tous les ponts. Différents pères, différentes paternités. La mienne a toujours été forte et vivante, parsemée de doutes et de moments de grands bonheurs. Ma paternité, celle que mes deux p’tits amours ont semé en moi, on la cultive encore, ensemble.
Voilà! Y aurait plus à dire sur ma paternité mais j’en garde pour 2023! Pas de congé d’écriture pour moi cet été, au contraire! Je compte bien sur la belle saison, et ses jours de pluies, pour mettre les mains sur les touches. À suivre!
Phylippe
T’as manqué ça?
Ma réponse à Gregory Charles. Dans les dents M. Chabada!
L’histoire de la lobotomie. Elle a une histoire, mais ne s’en souvient plus.
Pénispliquer, un terme québécois pour mansplaining. Comme dans « Chéri, peux-tu me pénispliquer pourquoi y a du rouge à lèvre sur ton col de chemise? »
Vous trouvez que le monde est rendu Weird depuis la pandémie? Vous n’avez pas la berlue.
Parce que la discussion n’est pas terminée :
En lien avec Deux ans de télétravail, qu’est-ce que ça change? Lisez : Boundless Life : conciliation télétravail-famille et Un petit 9 à 11 après votre 9 à 5?
Et toi, comment va ta paternité? Ou celle de ton conjoint?
J'ai beau être une femme, le running gag dans notre cercle d'amis est que c'est moi le père de mes enfants et mon chum est leur mère. On a une conception très 2022 de la parentalité! Donc en tant que père sociologique, je partage tout ce que tu as écris, TOUT! Bonne fête des pères mon cher!